Le climat social inquiète les DRH. Près de 40 % des DRH anticipent « une dégradation des relations sociales » du fait de l'inflation, de la crise de l'énergie et de la réforme des retraites, selon une enquête réalisée par l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) présentée mardi 4 octobre 2022.
A l’occasion d’une conférence de presse de rentrée, ce mardi 4 octobre, l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) a résumé les priorités et inquiétudes de ses quelque 5 000 adhérents.
« L’actualité RH est extrêmement dense, avec des sujets conjoncturels mais aussi structurels », résume Benoît Serre, vice-président délégué de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH). Durant le mois de septembre, l’ANDRH a pris le pouls de ses quelque 5 000 adhérents, en menant une enquête de rentrée auprès de 462 DRH d’entreprises de tous les secteurs et de tailles différentes.
l'ANDRH, confirme plusieurs sujets de tension. Le climat social inquiète d'ailleurs quatre DRH sur 10. Ils sont en effet 39 % à anticiper « une dégradation des relations sociales » du fait de l'inflation, de la crise de l'énergie et de la réforme des retraites.
Cette dernière sera « un marché de dupes » et « une source de tensions sociales » si elle n'est pas accompagnée d'une politique volontariste sur l'emploi des seniors, a prévenu l'Association. « Nous sommes contents que ce sujet soit pris avec importance par le gouvernement », a déclaré le vice-président de l'organisation, Benoit Serre. Il s'est félicité que la Première ministre ait évoqué la création d'un « index des seniors », une idée avancée par l'association « depuis 2018 ».
L’actualité passe d’abord par la question des salaires : à ce sujet, les DRH interrogés alertent presque tous sur la difficulté de revaloriser les salaires au vu du contexte inflationniste. « La pression est montée en septembre, parfois avec des clauses de revoyure des accords signés, mais il n’y a pas d’avancement massif du calendrier des prochaines NAO (négociations annuelles obligatoires) », a indiqué Benoît Serre. Plus précisément, seuls 18 % des DRH indiquent avoir modifié leur calendrier cette année (par exemple de deux mois, en octobre plutôt qu’en décembre).
L’association a, en revanche, évoqué le succès de la prime exceptionnelle de partage de la valeur. La « prime Macron » a été utilisée par 43 % des entreprises interrogées en 2021 et 40 % en 2022 et un employeur sur deux salue les évolutions de cette prime dans le paquet législatif voté cet été pour le pouvoir d'achat. La possibilité de rachat des RTT étendue aussi cet été n'a, elle, séduit d'emblée qu'une minorité de responsables : 19 % l'ont déjà déployée quand 48 % excluent d'utiliser un dispositif perçu comme « risqué pour la qualité de vie au travail ».
Les autres outils de rémunération connaissent un succès variable : 52 % des entreprises ont mis en place l’intéressement, mais 75 % n’envisagent pas de système d’actionnariat salarié. Sur le rachat des RTT, rendu possible cet été, le vice-président délégué invite à la prudence : « les DRH nous disent qu’il faut faire attention, car certains salariés vont les accumuler pour percevoir une somme importante… Il faut veiller à ne pas payer ça avec un déséquilibre entre vie professionnelle et vie privée. »
Confrontés donc à des pressions en interne, les responsables interrogés disent massivement avoir des difficultés de recrutement : 88 % les évoquent. Pour y remédier, deux voies sont plébiscitées : entre l'appel à un cabinet de recrutement, évoqué par 75 % des DRH et le recours à la cooptation, cité par un sur deux, il y a le travail sur la marque employeur, évoquée par 72 %.
Cela s'ajoute à un enjeu de fidélisation des salariés pour susciter et entretenir « l'envie de s'investir dans l'entreprise et d'y progresser », a expliqué Audrey Richard, la présidente de l'ANDRH, soulignant l'importance dans ce contexte des politiques des ressources humaines.
Publié le 6 octobre 2022
Sources : Le Monde, Les Echos
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